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L’Université honore 11 professeurs émérites

L’Université a rendu hommage, lors de la Collation des doctorats de 3e cycle le 3 juin dernier, à 11 professeurs qui ont pris leur retraite et qui, au cours de leur carrière, se sont distingués tant sur les plans de l’enseignement, de la recherche et de leur participation au développement de l’Université que par leurs qualités de meneurs et leurs réalisations.

 

Robert Bourbeau

Tout au long de sa carrière, Robert Bourbeau a excellé autant comme enseignant que comme chercheur, jamais l’un au détriment de l’autre. Au Département de démographie, où il a enseigné de 1978 à 2015, il a joué un rôle fondamental en donnant notamment le cours d’analyse démographique, un cours phare du Département. Il a aussi été directeur de ce département de 2002 à 2010.

Sur le plan de la recherche, ses contributions ont connu un rayonnement national et international. Il est l’un des experts de la validation des statuts de centenaires et de supercentenaires (c’est-à-dire les 110 ans et plus). En collaboration avec des chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley (États-Unis) et du Max Planck Institute for Demographic Research (Allemagne), il a mis sur pied la Base de données sur la longévité canadienne, outil de recherche indispensable pour prévoir les besoins en soins de santé et en sécurité du revenu. L’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation des Nations unies auront aussi recours à ses services.

Robert Bourbeau a également mené des recherches dans des secteurs aussi différents que les accidents de la route, les groupes linguistiques et la migration des Premières Nations, diffusant largement son savoir dans les médias.

Son dynamisme en recherche lui a valu un financement important, qui a servi à l’encadrement et à la formation de nombreux étudiants.

Claude Chapdelaine

Au début des années 2000, Claude Chapdelaine et son équipe du Laboratoire de l’École de fouilles préhistoriques du Département d’anthropologie ont mis au jour, dans la région du lac Mégantic, des pointes de lances typiques de la culture paléoindienne Clovis, la plus ancienne trace d’occupation au Québec. Cette découverte cruciale dans l’histoire de l’archéologie québécoise a fait reculer le peuplement du Québec à plus de 12 000 ans!

Il s’agit de l’une des nombreuses découvertes de cet archéologue de terrain, qui a analysé des sites partout dans la province. Ses travaux représentent des avancées considérables pour percer le secret de la préhistoire au Québec, que plusieurs jugeaient quelconque auparavant. Grand pédagogue, il a formé plus d’une soixantaine de professionnels qui travaillent aujourd’hui en archéologie au Québec et ailleurs au Canada et aux États-Unis.

L’archéologue a également été une sommité internationale de la civilisation mochica, qui a prospéré pendant 800 ans au Pérou avant de s’éteindre mystérieusement vers 600 de notre ère. Ses fouilles dans les vallées de Moché et de Santa, il les a menées en collaboration avec des chercheurs péruviens, nouant des liens cordiaux avec la communauté scientifique.

Pendant toute sa carrière, Claude Chapdelaine a créé des ponts entre la recherche et le grand public, partageant notamment ses connaissances dans des expositions muséales sur le Pérou, le Costa Rica et le Québec préhistorique.

Lise Daoust

Le parcours de Lise Daoust, à titre de flûtiste, de chercheuse et de pédagogue, compte parmi les plus remarquables de sa génération. Tout au long de sa carrière à la Faculté de musique, cette interprète a su combiner une pratique artistique soutenue avec son enseignement, nourrissant sa pédagogie de son expérience professionnelle. Au fil du temps, elle a dirigé 62 étudiants des cycles supérieurs, dont beaucoup se sont illustrés sur la scène internationale, comme solistes ou en occupant des places de prestige dans des orchestres.

Née à Montréal et formée au Conservatoire de musique de Montréal, elle se perfectionne ensuite au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris auprès des maîtres Jean-Pierre Rampal, Christian Lardé et Alain Marion, acquérant une maîtrise exceptionnelle du répertoire et des modes de jeu.  Profondément engagée dans l’innovation musicale, elle a créé plus de 50 œuvres tout en poursuivant une recherche sur la musique du compositeur allemand Karlheinz Stockhausen, figure monumentale de la création musicale des vingtième et du vingt-et-unième siècles, auprès de qui elle a travaillé assidument pendant plus de 16 ans des partitions souvent inédites, devenant une spécialiste de ce répertoire magistral.

Sa passion pour les flûtes l’a amenée à étudier aussi bien les sonates pour flûte de Jean-Sébastien Bach que la musique traditionnelle chinoise ou sud-américaine. Gagnante de deux prix Opus, Lise Daoust a enregistré une douzaine de disques illustrant l’éclectisme de son répertoire.

Monique Desroches

En 1978, Monique Desroches s’envole pour la Martinique afin de diriger une station de recherche de l’Université de Montréal, une expérience marquante pour la jeune chercheuse. Quelques années plus tard, la musique rituelle tamoule en Martinique devient le sujet de sa thèse de doctorat, une thématique qui l’inspirera tout au long de sa carrière. Depuis, elle n’a cessé de voyager aux quatre coins du monde afin de poursuivre ses recherches et ainsi de développer l’ethnomusicologie à l’UdeM.

Elle laisse un legs incroyable à la Faculté de musique : une collection sans pareil d’instruments de musique du monde, qui totalise aujourd’hui près de 850 pièces. Séminaires, expositions virtuelles et physiques, recherches sur le geste instrumental et le rôle du corps  dans la stylistique musicale, publications multiples ont marqué le développement de sa discipline, l’ethnomusicologie.

Sur le plan pédagogique, cette ethnomusicologue a concrétisé son souci de transmettre un savoir musical unique avec notamment la création en 1994 du Laboratoire de recherche sur les musiques du monde, puis en 2010, du Laboratoire d’ethnomusicologie et d’organologie. Son travail a contribué à l’enrichissement de nos programmes d’enseignement et de recherche à partir de musiques et de traditions qui nous étaient jusqu’alors étrangères. Ses invitations régulières provenant de partout dans le monde et ses participations à des organisations internationales telles que l’Agence universitaire de la Francophonie prouvent sa renommée internationale.

François Donati

Le Dr François Donati est sans aucun doute l’anesthésiologiste le plus réputé à avoir fait partie du corps professoral de l’Université de Montréal. Il est reconnu au Québec et au Canada comme «l’expert des experts» en matière de relaxants musculaires. Il a écrit plus d’une soixantaine de chapitres de livres ou articles spéciaux sur cette matière. Grâce à ses travaux, les médecins de partout dans le monde reconnaissent sa contribution à l’avancement des soins périopératoires.

Après un doctorat en physique et génie biomédical à l’Université de Toronto, puis une formation en médecine et en anesthésiologie à l’Université McGill, il a entamé une carrière de chercheur à ce même établissement avant d’entrer à l’Université de Montréal en 1994 comme directeur du Département d’anesthésiologie. Visionnaire, il a créé un fonds de développement financé par les professeurs d’anesthésiologie des différents hôpitaux affiliés. Cette réalisation unique, qui permet la remise annuelle de bourses en recherche, fait l’envie de plusieurs départements.

Il va aussi laisser sa marque à la Faculté de médecine à titre d’architecte principal des modules de développement professionnel continu, un programme national de maintien de la compétence piloté par le Journal canadien d’anesthésie et le Département d’anesthésiologie.

Peter Jacobs

Lorsque Peter Jacobs s’est joint au corps professoral de la Faculté de l’aménagement, l’architecture de paysage était un champ totalement nouveau à l’Université de Montréal. Fraîchement diplômé en architecture et en architecture de paysage de la Harvard Graduate School of Design, Peter Jacobs a contribué à jeter les bases de cette dernière discipline tout en étant le premier directeur de l’École d’architecture de paysage, fondée en 1978.

Peter Jacobs a axé ses recherches sur les enjeux liés au développement et à la conservation des paysages, s’intéressant dès le début de sa carrière au design de grands ensembles paysagers. En raison de son expertise, Peter Jacobs a été invité à siéger à plusieurs comités d’évaluation des programmes d’enseignement au Canada, en Israël, en Colombie, en France, en Chine et en Espagne. Peter Jacobs a également donné des cours intensifs et des ateliers de design dans plus de 50 universités sur les cinq continents.

Président de la Commission de la qualité de l’environnement Kativik depuis 35 ans et président émérite de la Commission de la planification environnementale de l’Union internationale pour la conservation de la nature, Peter Jacobs a été élu membre de l’Académie royale des arts du Canada. Il s’est également impliqué, tout au long de sa carrière, auprès d’organismes professionnels, environnementaux et culturels.

Marielle Ledoux

Après un baccalauréat en diététique et nutrition, un autre en éducation physique, une maîtrise en physiologie de l’exercice et un doctorat en nutrition, Marielle Ledoux rejoint les rangs de l’Université de Montréal en 1976 au Département de nutrition où elle est devenue une pionnière en matière de nutrition sportive.

En 40 ans de carrière, son expertise sera très sollicitée par divers organismes et groupes de recherche. Elle sera associée à plusieurs enquêtes de santé d’envergure et participera à la mise en place des normes de poids (Lignes directrices canadiennes pour un poids en santé, 1988), ce qui donnera lieu au terme «poids santé», aujourd’hui utilisé à l’échelle internationale.

Elle a formé des entraîneurs et a prodigué ses conseils à des athlètes de haut niveau du Québec et du Canada, rehaussant leurs performances. Sa contribution à son domaine a été reconnue par de nombreuses distinctions, dont deux prix d’excellence de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec, le prestigieux Prix du mérite du Conseil interprofessionnel du Québec et un prix d’excellence en enseignement de l’UdeM. Son apport à la nutrition sportive est inestimable.

Giovanni De Paoli

Débarqué à Montréal directement d’Italie en 1975, Giovanni De Paoli fait partie de ces pionniers qui s’intéressent à l’architecture durable, appelée architecture alternative ou architecture solaire dans les années 70. Il a participé, comme membre fondateur du Groupe de recherche en énergies nouvelles, à la construction d’une maison laboratoire sur le campus en 1977 qui servira pendant plus de 20 ans à la formation des bâtisseurs de demain.

Giovanni De Paoli a aussi innové dans les nouvelles technologies. Il a publié en 1992 l’un des premiers livres sur l’enseignement des applications numériques en architecture. En 1995, il a repris ses activités à l’Université de Montréal comme chercheur au Groupe de recherche en conception assistée par ordinateur. En 2000, il est devenu professeur à l’École d’architecture, puis il a été doyen de 2006 à 2014 de la Faculté de l’aménagement, contribuant à la création de deux programmes de maîtrise.

Reconnu pour son excellence en enseignement et son apport important à la recherche, le professeur a inauguré récemment un nouveau créneau d’études prometteur : le design humanitaire. Son esprit de collégialité lui a permis de construire des ponts durables à l’étranger, notamment avec la Lebanese American University, l’Académie Libanaise Des Beaux-Arts, le Département hypermédia de l’Université de Paris 8 et le Département d’architecture de l’Université de Florence.

Jacques Rouillard

Titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université d’Ottawa, Jacques Rouillard est reconnu par ses pairs comme un éminent historien en histoire sociale du Québec. Pendant toutes ses années comme professeur au Département d’histoire (1978-2015), il a déconstruit le mythe selon lequel le Québec d’avant la Révolution tranquille était une société monolithique ultraconservatrice. En fait, son histoire s’inscrit dans la pluralité idéologique, imprégnée des valeurs démocratiques et libérales depuis le XIXe siècle et d’une vision social-démocrate portée par le mouvement syndical depuis le début du XXe siècle.

Historien prolifique, Jacques Rouillard a écrit neuf volumes dont il est le seul rédacteur, un volume avec un collaborateur et cinq autres qui sont des recueils de textes. Son livre Les syndicats nationaux au Québec, 1900-1930, a remporté le prestigieux prix Lionel-Groulx, de l’Institut d’histoire de l’Amérique française. Son éclairage est abondamment sollicité par les médias. Il a mis sur la carte l’histoire du travail et des travailleurs.

Dirigeant, présidant et organisant de nombreux colloques et congrès, Jacques Rouillard a aussi occupé le poste de directeur de la Revue d’histoire de l’Amérique française et a été membre du conseil de la Société historique du Canada. L’exemplarité de son travail va marquer pendant longtemps la discipline.

Jean-Lucien Rouleau

Médecin, chercheur, enseignant et administrateur : le cardiologue Jean-Lucien Rouleau s’est illustré dans toutes les sphères d’activité où il a exercé. Il a obtenu la reconnaissance du milieu de la santé par ses recherches en cardiologie, qui ont porté notamment sur la défaillance cardiaque, le postinfarctus, le remodelage ventriculaire, les neurohormones, le développement de la défaillance cardiaque postinfarctus et la chirurgie cardiaque. De toute l’histoire de l’Université de Montréal, Il est le professeur le plus souvent cité dans les recherches scientifiques à l’Université de Montréal. Il a publié plus de 400 articles scientifiques, dont 23 dans la revue prestigieuse, le New England Journal of Medicine.

Parmi les multiples fonctions qu’il a occupées, ce cardiologue accompli a été doyen du Département de médecine de l’Université de Montréal de 2003 à 2010 et directeur scientifique de l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire des Instituts de recherche en santé du Canada de 2011 à 2015. Son parcours a été jalonné de récompenses : Prix du professeur émérite de carrière de l’Université de Montréal et du Département de médecine, titre de cardiologue émérite de l’Association des cardiologues du Québec, prix Prestige de l’Association médicale du Québec, Prix annuel de la Société canadienne de cardiologie. Jean-Lucien Rouleau a haussé l’espérance et la qualité de vie d’un nombre incalculable de gens souffrant de problèmes cardiaques.

Jacques Turgeon

Jacques Turgeon a marqué sa profession comme spécialiste de la pharmacogénomique et de l’étude des interactions médicamenteuses. Il a fait d’importantes découvertes qui ont permis la mise au point d’un logiciel qui prédit les interactions médicamenteuses, évitant ainsi des effets secondaires. Selon l’indice H, qui mesure le rayonnement des travaux de recherche, Jacques Turgeon se situe parmi les 10 % de chercheurs les plus cités à l’échelle mondiale dans son domaine, ses travaux étant rapportés plus de 300 fois par année.

Le professeur entre aussi dans la catégorie des grands bâtisseurs. Comme doyen de la Faculté de pharmacie, il a dirigé la création de deux programmes : le doctorat de premier cycle en pharmacie (une première au Canada) et le baccalauréat en sciences biopharmaceutiques, en plus de superviser de main de maître la construction des pavillons Marcelle-Coutu et Jean-Coutu. Comme directeur du Centre de recherche du CHUM, il a veillé à ce que la construction du nouveau centre de recherche dans le Quartier latin respecte le délai et le budget établis.

Malgré ses fonctions administratives très importantes, Jacques Turgeon n’a jamais négligé l’enseignement, même lorsqu’il occupait le poste de directeur général du CHUM. Les étudiants lui ont remis à plusieurs reprises le Prix d’excellence en enseignement Servier, preuve de son engagement envers la relève.