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L'UdeM fait don de centaines de livres aux miniécoles de la santé

Il y a attroupement, chuchotements et hilarité autour du livre Comment on fait les bébés. Nous sommes à la «miniécole de la santé» chez les Attikameks de Manawan, et Monique Clar, bibliothécaire à la Bibliothèque de la santé de l'Université de Montréal, constate avec plaisir que son initiative d'apporter des livres à l'école primaire Simon-Pineshish-Ottawa est couronnée de succès.

 

«Les jeunes autochtones ne disposent pas toujours des meilleurs ouvrages dans leur école. J'ai eu l'idée de leur offrir des livres portant sur la santé, bien illustrés et faciles d'accès», explique la professionnelle qui travaille à l'UdeM depuis 1992. Au cours de l'atelier, une fillette de deuxième année lui demandera de lui lire le livre qu'elle tient dans ses mains : Moi aussi, je serai vétérinaire! Mme Clar s'exécute et, après quelques pages, l'enfant poursuit la lecture par elle-même.

Grâce à l'appui de la Direction des bibliothèques de l'Université, Monique Clar a laissé à l'école les 67 volumes choisis. Elle a utilisé les ex-libris des bibliothèques de l'Université de Montréal, mais a fait ajouter la mention «Miniécole de la santé». «Nous donnons les livres à la bibliothèque scolaire, mais je voulais que le lien avec la visite de la miniécole soit conservé», dit-elle.

Les enfants apprécient particulièrement les livres animés de la collection Premières Découvertes, de Gallimard, où une languette blanche permet d'apercevoir les illustrations sous les pages transparentes, mentionne Mme Clar. «Ils sont fascinés aussi par les livres qui se déploient en trois dimensions.»

Le choix des ouvrages donnés s'est fait à partir d'outils d'évaluation de la littérature jeunesse que lui a suggérés Valérie Bastien, bibliothécaire à la Didacthèque de la Faculté des sciences de l'éducation. La sélection a par la suite été validée et enrichie par la responsable de la bibliothèque scolaire de l'école.

Le projet de Mme Clar, «une petite goutte d'eau dans un océan, mais une façon pour moi de m'engager auprès des autochtones», a été reconduit à l'occasion d'une nouvelle tournée dans les écoles en 2014, et vient d'être approuvé pour la prochaine miniécole de la santé, qui aura lieu cette fois sur la Côte-Nord, en territoire innu.

Des miniécoles qui progressent

C'est à l'initiative du Dr Stanley Vollant, qui a dirigé le programme de santé autochtone à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal de 2011 à 2014, que les miniécoles de la santé ont pris leur envol. Elles se tiennent deux fois par année dans les communautés autochtones du Québec. Accompagnés par des professeurs, des groupes d'étudiants qui se destinent à des carrières en santé vont à la rencontre d'écoliers de ces collectivités pour les encourager à persévérer à l'école.

 

«Nous avons lancé l'an dernier une nouvelle formule, consistant à partir une semaine et à visiter plusieurs communautés. Nous nous sommes rendus dans quatre villages innus de la Côte-Nord avec 40 étudiants de diverses unités de l'UdeM liées à la santé», raconte le Dr Éric Drouin, professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine et aujourd'hui responsable du programme de santé autochtone.

D'abord réservées aux futurs médecins, les miniécoles accueillent désormais des étudiants en pharmacie, travail social, optométrie, médecine dentaire, psychologie, kinésiologie, etc. Une étudiante en sciences de l'information a fait partie de la visite à l'école secondaire Otapi et de futurs ingénieurs se sont même intégrés au groupe l'an dernier afin de mettre les élèves au défi de construire la plus haute tour avec des spaghettis et des guimauves. Une introduction au génie civil.

Pour les étudiants, c'est souvent l'occasion d'un premier contact avec les communautés autochtones. «Nous les connaissons très mal et ces activités sont une façon de nous rapprocher d'elles», commente le Dr Drouin.

Lui-même gastroentérologue pédiatrique, il a travaillé auprès de jeunes souffrant de cirrhose amérindienne infantile, un mal qui touche les populations autochtones du Nord-Ouest québécois et qui a été décrit au début des années 80 par la Dre Andrée Rasquin, également gastroentérologue pédiatrique au CHU Sainte-Justine. Ils ont participé, avec Grant Mitchell et Andrea Richter, à l'identification du gène responsable de la transmission de cette maladie grave.

Le Dr Drouin est un des créateurs du programme de santé autochtone de l'UdeM, qui permet de sensibiliser et de former les étudiants aux spécificités autochtones du Québec. Il mentionne le leadership exemplaire du Groupe étudiant d'intérêt en santé autochtone, actuellement présidé par Maryse Fagnant. Ce groupe s'associe avec des étudiants des autres programmes des sciences de la santé afin de mettre sur pied des ateliers et kiosques destinés aux élèves autochtones du primaire et du secondaire.

Mathieu-Robert Sauvé

 

 

 

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