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Le portfolio étudiant, un outil qui fait rage

«Le portfolio est un outil de réflexion appartenant à l'étudiant qui lui permet de garder la trace des apprentissages qu'il a faits dans divers contextes, par exemple ses cours, ses stages ou toute autre expérience professionnelle et personnelle, et de les organiser de manière à témoigner du développement de ses compétences pendant sa formation.»

 

C'est ainsi que Claire Bélanger définit cet outil qui fait aujourd'hui partie intégrante de plusieurs programmes de formation professionnelle en milieu universitaire. Selon la conseillère pédagogique des Services de soutien à l'enseignement de l'Université de Montréal, le portfolio diffère du curriculum vitæ dans le sens où les renseignements qu'il contient sont articulés en fonction d'un objectif –comme la reconnaissance de compétences ou une demande d'emploi – et qu'il doit aussi présenter des preuves des acquis de la personne.

Le contenu et le format du portfolio peuvent ainsi varier selon les buts poursuivis et les contextes d'utilisation. Qu'il soit en version papier ou électronique, il comporte généralement un ensemble de documents tels que des travaux, des rapports de stage, des fiches de réflexion, parfois même des enregistrements audio et vidéo. «Le principe du portfolio réside moins dans l'accumulation de travaux que dans le fait qu'il permet aux étudiants de témoigner de leur processus de développement professionnel par une réflexion continue sur le sens de leurs apprentissages, de leurs expériences et de leurs interventions», précise Mme Bélanger.

Cette démarche conduirait les étudiants à prendre l'habitude de mettre en question, d'expliciter et d'analyser les expériences de formation de manière à donner un sens à leur parcours. Ils font donc davantage de liens entre la théorie et la pratique ainsi qu'entre les différentes situations d'apprentissage en classe et à l'extérieur. «Cela les amène à établir plus tôt leur identité professionnelle et à acquérir une autonomie dans les apprentissages qui leur servira tout au long de la vie», indique Claire Bélanger. Autre avantage: ils sont mieux préparés à faire valoir leurs compétences au moment d'une entrevue d'emploi.

Assurer la mise à jour des connaissances

Depuis 2001, plusieurs facultés et départements de l'UdeM se sont appropriés le portfolio pour en faire un outil d'apprentissage, de développement personnel et professionnel et d'évaluation. Aujourd'hui, les facultés des sciences infirmières, de pharmacie et de l'aménagement, de même que l'École d'orthophonie et d'audiologie, le programme d'ergothérapie de l'École de réadaptation et certains programmes des sciences de l'éducation et de la Faculté de l'éducation permanente l'ont adopté ou vont le faire très prochainement.

Selon un article publié dans la revue Pédagogie médicale en 2006, le portfolio est un outil «potentiellement fécond», mais sa portée éducative dépendrait de la qualité de la supervision pédagogique et des consignes de travail. Une étude plus récente menée en 2013 auprès de 400 usagers de l'Eduportfolio, un portfolio électronique conçu par l'équipe du professeur Thierry Karsenti, de la Faculté des sciences de l'éducation, confirme la nécessité d'intégrer l'outil à la formation des futurs enseignants et de leur fournir des balises claires et un bon encadrement pour l'élaboration de leur dossier.

«La majorité des étudiants voient immédiatement la pertinence du portfolio, alors que certains le considèrent comme une surcharge de travail», affirme le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l'information (TIC) en éducation. À son avis, l'approche réflexive est exigeante mais très bénéfique. «Peu importe la discipline, le portfolio permet de former des professionnels qui ont une démarche plus réfléchie sur leur travail», dit-il. Le portfolio électronique bénéficie par ailleurs des réseaux sociaux, qui permettent de maintenir l'interaction entre les pairs et d'obtenir leurs commentaires.

Depuis 2007, l'aventure de l'Eduportfolio se révèle en tout cas concluante. L'intérêt suscité par cet outil convivial ne cesse de croître. À ce jour, plus de 120 000 enseignants et étudiants de 70 pays l'utilisent. Disponible en neuf langues, dont le coréen, le grec, l'allemand, le malgache, l'espagnol et l'arabe, il est accessible gratuitement pour les apprenants et les enseignants de l'Université de Montréal.

Pour M. Karsenti, l'obtention du diplôme ne signifie pas la fin du portfolio. «C'est un ouvrage en progression qui devrait suivre les travailleurs tout au long de leur carrière afin qu'ils poursuivent la mise à jour de leurs connaissances», estime-t-il.

Dominique Nancy

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