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Une étude de Justine Pleau et Anick Bérard montre que la prise d’acétaminophène pendant la grossesse ne cause pas le TDAH

L'étudiante au doctorat et la professeure titulaire cosignent « The debate on acetaminophen use in pregnancy and neurodevelopmental disorders: Facts or fiction? » dans le Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada.

Consultez l'article complet

Voici un résumé en français des travaux :

Au cours des dernières années, la relation entre la prise d’acétaminophène ou Tylenol, un médicament utilisé pour soulager la douleur et réduire la fièvre, pendant la grossesse et le risque de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant a été le sujet de controverses qui ont été accentuées en septembre dernier par une déclaration du président des États-Unis.

Face à cette polémique, nous avons réalisé une étude qui a été publiée dans le Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada, et qui visait à examiner si la prise pendant le deuxième et troisième trimestre de grossesse, soit une période critique pour le développement du cerveau, pouvait augmenter les risques du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). De plus, sachant qu’aucune méthode ne permet d’identifier parfaitement toutes les prises d’acétaminophène pendant la grossesse et tous les enfants avec un TDAH, nous souhaitions explorer si les erreurs dans la mesure de la prise d’acétaminophène et dans la mesure du TDAH pouvaient avoir un impact sur les résultats.

Nous avons utilisé les données de 182 775 enfants nés au Québec entre 1998 et 2013 et les avons classés en 2 catégories : non exposés si leur mère n’avait reçu aucune prescription d’acétaminophène pendant le deuxième et troisième trimestre de grossesse, et exposés à l’acétaminophène si leur mère avait reçu une prescription d’acétaminophène pendant le deuxième ou troisième trimestre de grossesse. Les enfants ont été suivis de leur naissance jusqu’à 2015 afin de savoir s’ils ont reçu un diagnostic de TDAH ou s’ils ont pris un médicament pour le TDAH.

Nos résultats montrent que les enfants exposés à l’acétaminophène pendant le deuxième et troisième trimestre de grossesse ont un risque un peu plus élevé de développer un TDAH comparé à ceux non exposés à l’acétaminophène pendant la grossesse, soit une faible augmentation du risque de 9%. Toutefois, les analyses avec des simulations qui corrigent pour les erreurs de la mesure de la prise d’acétaminophène et de la mesure du TDAH montrent que les enfants exposés à l’acétaminophène pendant le deuxième et troisième trimestre de grossesse présentent le même risque de développer un TDAH que ceux non exposés.

Ainsi, nos résultats montrent que la prise d’acétaminophène pendant la grossesse ne cause pas le TDAH chez l’enfant et soulignent l’importance de considérer les erreurs de mesure dans l’interprétation des résultats.