L'Université de Montréal intensifie ses efforts pour favoriser encore davantage la réussite des étudiants, dans un contexte où ils ont des parcours mais également des objectifs de formation de plus en plus diversifiés.
«L'étudiant aujourd'hui n'est plus nécessairement un jeune qui a obtenu un diplôme d'études collégiales et qui fera sa scolarité de baccalauréat en trois ans. Certains sont parents et mettent plus de temps à finir leurs études, un nombre croissant ont terminé un programme technique au collégial et sont déjà un peu familiarisés avec la discipline qu'ils ont choisie, d'autres éprouvent un trouble d'apprentissage et d'autres encore sont sur le marché du travail et effectuent un retour aux études», résume Chantal Pharand, vice-rectrice adjointe aux affaires étudiantes et aux études.
Dans cette optique, l'Université a jugé qu'une réflexion s'imposait pour mieux soutenir ses étudiants. Ce remue-méninges qui s'est étalé sur deux ans a donné lieu à un plan institutionnel de soutien à la réussite, dont l'application des mesures s'échelonnera sur cinq ans. Toute la communauté, à commencer par les enseignants, est invitée à se mobiliser.
«Les enseignants sont sur la ligne de front, mais nous avons besoin de tout le monde pour réussir», mentionne la vice-rectrice adjointe, sans omettre de dire que le principal artisan de sa réussite demeure l'étudiant!
L'obtention du diplôme universitaire reste un grand objectif de l'Université toujours à renforcer, mais la direction reconnaît du même souffle que le diplôme n'est pas le seul aboutissement ni la seule mesure de la réussite. Un étudiant qui travaille pour payer ses études pourrait choisir une charge réduite de cours afin de se donner des conditions favorables à la réussite. Un autre pourrait ajouter à son travail scolaire des activités d'engagement bénévole dans la communauté et réaliser des apprentissages complémentaires à sa formation initiale.
Pour inaugurer le plan en beauté, l'Université vient de lancer le concours des bourses de la réussite, auquel des étudiants des cycles supérieurs mais aussi du baccalauréat seront admissibles. Ces bourses sont les premières issues de la campagne Votre don ira loin, l'un des volets de la grande campagne de financement Campus Montréal. Les besoins financiers et l'excellence du dossier seront pris en compte.
De plus, l'Université vient de créer un nouveau prix d'excellence en enseignement, le Prix d'excellence pour le soutien à la réussite étudiante, auquel les enseignants et tout autre membre de la communauté (non-enseignants et étudiants) pourront poser leur candidature.
Enfin, un programme de financement d'initiatives de soutien à la réussite destiné à tous vient d'être mis sur pied. Des associations étudiantes, des groupes d'employés ou de professeurs peuvent soumettre leur projet.
«L'idée, c'est de donner le coup de pouce permettant d'amorcer une initiative et, si elle produit de bons résultats, de la mettre en œuvre ailleurs à l'Université», explique Mme Pharand, qui a elle-même remporté un prix d'excellence pour l'innovation l'an dernier, avec deux collègues de la Faculté de pharmacie, relativement à un nouveau cours visant à développer les compétences du futur pharmacien dans la communauté.
Dans ce grand plan de la réussite, on met de nouveau l'accent sur la communication entre les départements et les unités, de manière que l'information sur les «bonnes pratiques» circule. Un certain nombre de ces pratiques seront d'ailleurs exposées au colloque annuel sur la réussite, qui cette année aura lieu le 5 mai prochain. Et bientôt, un nouveau site Web facilitera la diffusion des informations sur la réussite, le tout avec le Centre étudiant de soutien à la réussite, dirigé par Hélène Trifiro.
Par ailleurs, un outil majeur verra le jour à moyen terme, soit un «tableau de bord» pour permettre aux directeurs de programme de suivre l'évolution de leurs étudiants. Ainsi, si un étudiant éprouve des difficultés à ses examens de mi-session ou à un autre moment de son parcours, il sera possible pour le directeur de le repérer rapidement, de le rencontrer et de le diriger vers un professionnel qui sera en mesure de l'aider, pour ainsi éviter des conséquences malheureuses.
«Nous devons nous remettre en question, nous questionner sur certaines méthodes de travail», a conclu Mme Pharand.
Paule des Rivières